C'est ben l'fun avec eux autres

Ma vie s'organise entre le job et la coloc. Un petit rythme qui me va bien. Il me reste une semaine de boulot et une dizaine de jours au Mont Garnier. J'ai à la fois hâte d'aller voir comment c'est ailleurs et un pincement au cœur de les quitter au moment où les beaux jours arrivent et où j'entrevois comme ça aurait pu être l'été avec eux, à faire des barbeuks dans la cour, à traîner, à jouer au ballon, à écouter de la musique, à boire des bières, à cuisiner des bons plats, à niaiser, à discuter toujours. 

J'aime Montréal. C'est une ville brute. Je la trouve belle. Ses maisons en brique qui dépassent rarement deux étages. Ses escaliers extérieurs, qui frôlent l'absurdité en hiver mais qui lui confèrent tellement de charme. La façon dont les habitants s'approprient le trottoir devant chez eux. Ses rues toutes droites et perpendiculaires. Une autre façon de concevoir et de vivre l'espace. J'aime marcher dans ses rues et dans ses contre-allées. Je me suis habituée à ses rues si larges, toujours bordées d'arbres.  Je la compare à ma ville que je vais, je le sais d'avance, trouver étriquée, tassée, étouffante. Ici à Montréal, tout le monde a un extérieur, au moins un balcon ou un pas de porte. Il y a des escaliers en avant et en arrière, toujours. Toutes les maisons ont la même orientation est-ouest. La nôtre a du soleil dans la cour jusqu'en début d'après-midi, ensuite il faut passer à l'avant. Mais la rue me paraît si calme que je m'asseois volontiers sur le perron. Je découvre le monde des ruelles décrit par Michel Tremblay, quand les voisins sortent sur leurs balcons ou dans leurs cours et qu'on ne peut faire autrement que de s'observer.























L'un des sons du Mont-Garnier


L'île


Du soleil pour patienter encore un peu...

Avril, je ne risque pas de me découvrir d'un fil.


Tourner la page mars du calendrier. Etre déjà en avril. En avril punaise et il fait -4°c ! N'avoir pas vu filer ce mois de mars qui avait pourtant commencer tout doucement, sous la neige, dans mon lit. Entre découverte de mes nouveaux colocataires et recherche d'emploi. Avoir passer le mois à attendre le beau temps, qui pointe son nez timidement. Avoir passé le mois de mars dans la cuisine à discuter, à cuisiner, à débattre, à écouter, à raconter, à questionner, à se confier, à échanger des idées, des films, des musiques, des bières. A apprendre aussi sur les dinosaures qui sont en fait des oiseaux et les chauve-souris qui ne sont pas des oiseaux. Apprendre qu'on voit des ours sur le bord de la route en Colombie britannique (oh my), que les orignaux c'est vraiment massif et que j'aimerais autant pas en croiser. Ecouter des films québécois. 

Je vous fait un peu partager : La drave de Félix Leclerc. 
Un ancien procédé pour transporter le bois par les rivières. De belles images et la poésie de Félix Leclerc.

J'ai enfin testé le brunch montréalais. Et les oeufs bénédictines. J'ai choisi ceux au fromage de chèvre, avant de me rendre compte que c'était les oeufs "parisiens"... Oups. Bon en même temps, je ne vois pas ce que ça a de parisien... Que j'aime le café resservi à l'infini.


Une fois par mois, mes colocs récupèrent les invendus de la journée dans une boulangerie dont je tairais le nom. J'étais surexcitée quand j'ai vu tout ce qu'on a ramené comme pain. On a rempli le congélateur. En bonus, de la brioche et des pains aux raisins. Je ne savais pas par où commencer.



C'était la page gastronomique.